US Open demi-finales (H)

Séisme à New York !

Le Japonais Kei Nishikori a battu Novak Djokovic au terme d'un match qu'il a globalement dominé (6-4, 1-6, 7-6[4], 6-3). Il affrontera Marin Cilic pour une finale inédite. Le Croate a créé l'exploit en étrillant Federer (6-3, 6-4, 6-4).

Après plus de huit heures et dix sets passés sur les courts de l'US Open au cours de ces quatre derniers jours (face à Raonic et Wawrinka), Nishikori ne partait en aucun cas favori de la demi-finale qui l'opposait à Novak Djokovic.

La chaleur n'arrangeait évidemment rien aux affaires du Nippon que l'on a senti atteint physiquement dès le début de la partie. Il parvenait cependant à faire jeu égal avec le numéro un mondial et profitait même d'un passage à vide adverse pour décrocher son deuxième break de la partie (4-3). Celui qui va faire son entrée dans le top 10 tenait ensuite ses engagements et empochait la première manche (6-4).

On comprit alors qu'il n'est pas là pour faire de la figuration. Malgré toute sa bonne volonté, le onzième joueur mondial reçut de plein fouet la réaction du Djoker lors d'une deuxième manche expédiée 6-1 par ce dernier.
Nishikori semblait alors accuser le coup mentalement et physiquement, son adversaire paraissait mieux armé pour rallier la finale.
Néanmoins, Novak Djokovic ne parvenait pas à convertir ses balles de break lors du troisième set et se fit cueillir sur son service à 4-3. À deux points du set (5-3, 30-30), le Japonais offrait deux points à son adversaire qui recollait ensuite à 5-5.
Deux jeux plus tard, les deux protagonistes entamèrent un tie-break d'une importance capitale. En tête dès le premier point, Kei Nishikori conservait son avantage pour conclure le jeu décisif 7-4.
Plus très loin d'un exploit monumental, il prenait la mise en jeu d'un Djokovic méconnaissable d'entrée de quatrième manche. Un long chemin attendait encore le Nippon tant son physique était au bord de la rupture. Lors du jeu suivant, Nole se procurait trois occasions de débreaker qu'il fut incapable de saisir (2-0). Toujours plus offensif, Nishikori remportait ses jeux de service jusqu'à 5-3 grâce notamment à un festival en revers. Toujours plus fébrile, le numéro un mondial se retrouvait mené 15-40. Il sauva la première balle de match mais il sortit son coup droit des limites du court lors du point suivant. Après ce dernier échange durant lequel le stade entier a retenu son souffle, le Japonais leva enfin les bras au ciel.
Il remporte un troisième combat consécutif et tentera de glaner son premier Grand Chelem lundi. Pour cela, il faudra qu'il trouve de nouvelles ressources.

Ultra favori à l'instar de Novak Djokovic, Federer a également chuté, de façon encore plus lourde (6-3, 6-4, 6-4). Son bourreau se nomme Marin Cilic. Le Croate a réalisé le match parfait, notamment sur son service où il a infligé un véritable calvaire au Suisse.
Lors du premier set, l'élève de Goran Ivanisevic a porté l'estocade en premier en allant chercher le service adverse alors qu'il était mené 40-0 (3-1). Il a ensuite sauvé une balle de débreak lors du jeu suivant avant de tenir son service jusqu'au gain de la première manche (6-3). Le seizième joueur à l'ATP prit ensuite l'engagement du Suisse dès le premier jeu du deuxième acte. Exceptionnel au service, il n'offrit aucune occasion de break à Federer et remporta logiquement la deuxième manche (6-4).
Dans la même situation que lors de son quart de finale contre Monfils, Federer redonnait de l'espoir à tout un stade grâce à un break rapide...qu'il perdait lors du jeu suivant (2-2). Nous sentions la fin du match approcher tant Cilic était dominateur, il ne fallut attendre que deux jeux pour en avoir la confirmation. À sa deuxième occasion, le Croate s'emparait de la mise en jeu d'un Federer qui ne reviendra jamais. Le dernier jeu de service de la tête de série numéro 14 résume d'ailleurs parfaitement l'emprise qu'il a eue sur cette partie (trois aces et un revers gagnant).

Place maintenant à la première finale Cilic-Nishikori de l'histoire du tennis mais également à la première finale sans l'un des trois premiers joueurs mondiaux depuis près de dix ans. Les trente-huit dernières avaient été disputées par Djokovic, Nadal ou Federer. La fin d'un cycle ? Pas si sûr...

Maxime Perriot