Article France/Allemagne Coupe Davis
Une équipe est née
Le palais des sports Jean Weille de Nancy a bien failli être fatal aux tricolores. Grands favoris face à une formation allemande décimée, les Bleus se sont imposés 3-2 grâce à une belle réaction d'orgueil.
Un double décisif
Non sélectionné en Janvier pour le premier tour contre l'Australie, Llodra, spécialiste du double n'effectuait pas son retour dans des conditions idéales. Cependant, il avait l'occasion, en cas de bonne performance dans ce match extrêmement important, de récupérer sa place de titulaire. Pour l'accompagner, le capitaine français a opté pour Julien Benneteau, défait la veille mais revanchard. Les Français, opposés à la paire Kamke-Begemann, étaient donc dans l'obligation de l'emporter pour ne pas sortir prématurément de la compétition. Poussés par un parc des sports nancéien en fusion, l'expérimenté duo local a parfaitement géré la pression malgré une légère baisse de régime lors du troisième set (6-1, 7-6[5], 4/6, 7-5). Llodra, grand artisan de ce succès, a réalisé une prestation irréprochable, notamment dans les deux principaux secteurs de cette discipline, le service et la volée. Ce dernier, interrogé à la sortie du court, analysait parfaitement la rencontre en évoquant "des rebondissements, des émotions, et la victoire à la fin". L'unique point noir aura été le manque cruel de réalisme avec seulement cinq balles de break converties sur plus d'une vingtaine d'opportunités. Cela aurait pu coûter cher face à des Allemands dangereux qui ont mené 3-1 dans la quatrième manche, avant de définitivement lâcher prise.
Cette victoire tricolore, indispensable, permet donc aux bleus de réduire le score, et de reprendre espoir avant les deux derniers simples.
Tsonga très solide, Monfils injouable
Gaël Monfils a su gérer ses efforts pour livrer un match parfait
Les Bleus, sous pression, abordaient cette dernière journée avec une qualification pour les demi-finales en ligne de mire. Le choix du capitaine tricolore s'est porté sur Jo-Wilfried Tsonga et Gaël Monfils en vue d’un éventuel simple décisif. Le Parisien, 24e à l’ATP, pourtant perturbé par des problèmes personnels, a accepté d’endosser cette lourde responsabilité.
Comme souvent, il a balayé les interrogations en livrant un match maîtrisé de bout en bout, et a enflammé le public grâce à ces fulgurances dont il a le secret (6-1, 7-6[0], 6-2 en 1h52). Le français, évidemment très heureux s’est dit « agréablement étonné » par sa performance. Satisfait d'avoir réussi à « étouffer » l’épouvantail Gojowczyk, bourreau surprise de Tsonga lors de la première journée. Rien ne semblait pouvoir arriver à Monfils, auteur d’un tie-break exceptionnel, où il n'a laissé aucun point à son adversaire, notamment grâce à un excellent service. Secteur dans lequel il s’est montré impérial durant l’intégralité de la rencontre.
Quelques heures auparavant, Jo-Wilfried Tsonga avait remis les deux équipes à égalité au terme d’un match abouti (6-3, 6-2, 6-4 en 1h42). Une rencontre où le Manceau n’a jamais vraiment tremblé. Son adversaire, Tobias Kamke, a paru timoré, sans doute touché physiquement, lui qui jouait son troisième match en autant de jours. Après sa déconvenue contre Golowczyk, le Français soulagé, évoquait un « match solide » et appelait à « pousser derrière Gaël ». Inquiet, il savait que la dernière marche serait sans doute la plus difficile à gravir. La suite, nous la connaissons…
Auteurs, selon les dires Arnaud d'une "énorme réaction d’orgueil" , les Français pouvaient communier avec le public Nancéen. Ce dernier apporta un soutien indispensable aux Bleus pour accéder à la victoire.
La prochaine étape vers le saladier d'argent, opposera les tricolores aux redoutables Tchèques. Les doubles tenants du titre ont facilement dominé le Japon (5-0). La formation dirigée par le duo Clément-Roux a-t-elle les moyens de faire tomber l’équipe de Berdych et Stepanek ? Réponse après l’US Open, en septembre prochain.
Maxime Perriot