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ARTICLES Maxime Perriot
7 avril 2014

Article France/Allemagne Coupe Davis

Une équipe est née

 

Le palais des sports Jean Weille de Nancy a bien failli être fatal aux tricolores. Grands favoris face à une formation allemande décimée, les Bleus se sont imposés 3-2 grâce à une belle réaction d'orgueil. 

  Arnand Clément, vainqueur de son premier combat en tant que capitaine, aura joué un rôle important.  

Une première journée cauchemardesque                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                            

En l'absence de Richard Gasquet et Gaël Monfils, Arnaud Clément avait choisi d'aligner Julien Benneteau. Un choix logique au vu de son récent parcours à Indian Wells, le tricolore partait donc logiquement favori face au redoutable Kamke, 92e mondial, lors du match d'ouverture. Une rencontre à sens unique soldée par une victoire sans appel... de l'Allemand, intraitable (7-6[8], 6-3, 6-2). Cependant, le Français, auteur d'un match décevant, regrettait la perte de ces "petits points qui font la différence" devant les micros de France Télévision. Il pensait notamment aux cinq balles de set vendangées et au double break d'avance lors du premier set.                                                                                                                                                                                                                                               Cette première rencontre a donc confirmé que ce quart de finale serait loin d'être une formalité pour l'équipe emmenée par Jo-Wilfried Tsonga. Ce dernier manquait ensuite l'occasion de remettre les Bleus à hauteur contre Gojowczyk, 119e au classement ATP au terme d'un combat de 4h19 (5-7, 7-6 [3], 3-6, 7-6 [8], 8-6). Un match où le 12e joueur mondial a pourtant inscrit davantage de points que son adversaire. En effet, cette volée "facile", trop croisée par Tsonga sur une de ses deux balles de matchs non converties, est le symbole de son impuissance lors des moments importants. Un manque de réalisme qui contraste avec la réussite insolente de l'Allemand, auteur d'un cinquième set qui restera dans les mémoires. Malgré les crampes et un public nancéien bruyamment défavorable, Gojowczyk a su convertir, au bout du suspense, sa troisième balle de match. Un vendredi à oublier pour les hommes d'Arnaud Clément, dos au mur, condamnés à l'exploit face à un adversaire pourtant très inférieur sur le papier.

 

Un double décisif

 Non sélectionné en Janvier pour le premier tour contre l'Australie, Llodra, spécialiste du double n'effectuait pas son retour dans des conditions idéales. Cependant, il avait l'occasion, en cas de bonne performance dans ce match extrêmement important, de récupérer sa place de titulaire. Pour l'accompagner, le capitaine français a opté pour Julien Benneteau, défait la veille  mais revanchard.                                                                                Les Français, opposés à la paire Kamke-Begemann, étaient donc dans l'obligation de l'emporter pour ne pas sortir prématurément de la compétition. Poussés par un parc des sports nancéien en fusion, l'expérimenté duo local a parfaitement géré la pression malgré une légère baisse de régime lors du troisième set (6-1, 7-6[5], 4/6, 7-5). Llodra, grand artisan de ce succès, a réalisé une prestation irréprochable, notamment dans les deux principaux secteurs de cette discipline, le service et la volée. Ce dernier, interrogé à la sortie du court, analysait parfaitement la rencontre en évoquant "des rebondissements, des émotions, et la victoire à la fin". L'unique point noir aura été le manque cruel de réalisme avec seulement cinq balles de break converties sur plus d'une vingtaine d'opportunités. Cela aurait pu coûter cher face à des Allemands dangereux qui ont mené 3-1 dans la quatrième manche, avant de définitivement lâcher prise.

Cette victoire tricolore, indispensable, permet donc aux bleus de réduire le score, et de reprendre espoir avant les deux derniers simples.

 Tsonga très solide, Monfils injouable

 Gaël Monfils a su gérer ses efforts pour livrer un match parfait

Les Bleus, sous pression, abordaient cette dernière journée avec une qualification pour les demi-finales en ligne de mire. Le choix du capitaine tricolore s'est porté sur Jo-Wilfried Tsonga et Gaël Monfils en vue d’un éventuel simple décisif. Le Parisien, 24e à l’ATP, pourtant perturbé par des problèmes personnels,  a accepté d’endosser cette lourde responsabilité.

Comme souvent, il a balayé les interrogations en livrant un match maîtrisé de bout en bout, et a enflammé le public grâce à ces fulgurances dont il a le secret (6-1, 7-6[0], 6-2 en 1h52). Le français, évidemment très heureux s’est dit  « agréablement étonné » par sa performance. Satisfait d'avoir réussi à « étouffer » l’épouvantail Gojowczyk, bourreau surprise de Tsonga lors de la première journée. Rien ne semblait pouvoir arriver à Monfils, auteur d’un tie-break exceptionnel, où il n'a laissé aucun point à son adversaire, notamment grâce à un excellent service. Secteur dans lequel il s’est montré impérial durant l’intégralité de la rencontre.

Quelques heures auparavant, Jo-Wilfried Tsonga avait remis les deux équipes à égalité au terme d’un match abouti (6-3, 6-2, 6-4 en 1h42).  Une rencontre où le Manceau n’a jamais vraiment tremblé. Son adversaire, Tobias Kamke, a paru timoré, sans doute touché physiquement, lui qui jouait son troisième match en autant de jours. Après sa déconvenue contre Golowczyk, le Français soulagé, évoquait un « match solide » et appelait à « pousser derrière Gaël ». Inquiet, il savait que la dernière marche serait sans doute la plus difficile à gravir. La suite, nous la connaissons…

 Auteurs, selon les dires Arnaud d'une "énorme réaction d’orgueil" , les Français pouvaient communier avec le public Nancéen. Ce dernier apporta un soutien indispensable aux Bleus pour accéder à la victoire.

La prochaine étape vers le saladier d'argent, opposera les tricolores aux redoutables Tchèques. Les doubles tenants du titre ont facilement dominé le Japon (5-0). La formation dirigée par le duo Clément-Roux a-t-elle les moyens de faire tomber l’équipe de  Berdych et Stepanek ? Réponse après l’US Open, en septembre prochain.

 

 

 

 

  

Maxime Perriot 

 

 

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Commentaires
M
Merci beaucoup !
R
je vous remercie pour votre article, il définit avec simplicité les cadres, le lieu, les joueurs, les évènements, les états d'âmes. En fin de lecture, j'avais l'impression de connaître le tennis, ses joueurs, d'avoir vécu ces échanges.<br /> <br /> <br /> <br /> Cher Maxime, vous donnez envie. Bravo
M
Très bon, continue
L
Bravo Maxime! C est un tres bel article! Je suis sure que tu seras rapidement un tres bon journaliste sportif! :-)
S
Un grand bravo, pour ce talentueux article bien construit et bien écrit.
ARTICLES Maxime Perriot
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