Roland Garros vibrera aussi en septembre

Roland Garros vibrera aussi en septembre

Sans véritable surprise, le court Philippe Chatrier a été choisi pour accueillir France-République Tchèque, demi-finale de la Coupe Davis.

Les Mousquetaires ont conservé, Porte d'Auteuil, le Saladier d'argent de 1928 à 1932.

La Coupe Davis à Roland Garros, toute une histoire

De 1928 à 2002, le court Philippe Chatrier a vu défiler plus d'une cinquantaine de rencontres de Coupe Davis. C'est sur ce Central, lieu dans lequel elle a connu ses plus belles années, que l'équipe de France va tenter de se qualifier pour sa dix-septième finale. En effet, les Mousquetaires Lacoste, Cochet, ou encore Borotra ont remporté, sur ce court mythique, cinq éditions consécutives et écrit une page de l'histoire de cette compétition. 

La dernière fois que ses 15 000 spectateurs ont vibré pour les Bleus, c'était il y a douze ans face aux États-Unis de James Blake. Les Français emmenés par Arnaud Clément et Sébastien Grosjean avaient obtenu leur qualification pour la finale, un exemple à suivre pour l'équipe dirigée par "la Clé". Deux rencontres de Fed Cup se sont également déroulées sur l'ocre Parisienne. En 2005, les Françaises Mauresmo et Pierce avaient perdu le double décisif de la finale.

Le Central Parisien sera-t-il le théâtre de la chute de la République Tchèque, vainqueur en 2012 et 2013 ?

Et maintenant ?

Les Bleus seront condamnés à l'exploit face aux doubles tenants du titre. Pour y parvenir, Arnaud Clément a donc choisi de disputer cette rencontre sur la terre battue de Roland Garros, une décision qui pourrait bien changer la donne.

Radek Stepanek n'a jamais été très à l'aise sur ocre et son compère, Tomas Berdych, éprouve également des difficultés depuis trois ans à Roland Garros. Après avoir rejoint les demi-finales du tournoi Parisien en 2010, ses défaites dès le premier tour en 2011 puis en 2013 face à Stéphane Robert et Gaël Monfils ont montré ses limites sur terre battue, au meilleur des cinq sets. Il reste néanmoins un bon joueur de terre comme en témoignent ses résultats réguliers et satisfaisants à Rome. Même si elle ne jouera pas dans des conditions idéales, il ne faudra pas sous-estimer l'équipe Tchèque. Cette formation a prouvé au cours des deux dernières années qu'elle pouvait l'emporter sur toutes les surfaces et qu'une ambiance de feu ne l'empêchait pas de pratiquer son meilleur tennis. Sa qualification pour la finale de l'édition 2012 dans le bouillonnant Parque Roca de Buenos Aires, l'une de ses plus belles performances, sonne comme un avertissement pour les Bleus.

Si l'équipe de France est au complet, elle aura ses chances. Les joueurs qui la composent ont tous déjà vécu un succès mémorable Porte d'Auteuil, ils connaissent le terrain et s'adapteront sans doute rapidement à la surface au retour des États-Unis. Ils auront évidemment besoin d'un public au rendez-vous afin d'être la première formation à faire tomber les Tchèque depuis près de trois ans.

Monfils ou Gasquet ? Llodra ou Benneteau ?

En tenant compte des résultats de ses protégés, Arnaud Clément va devoir faire des choix. Qui jouera les simples ? Qui jouera le double ?
Même s'il est impossible de prévoir la composition de l'équipe de France, voici un tour d'horizon des candidats qui pourraient y figurer.

Les quatre Français medaillés aux JO de Londres seront-ils réunis au lendemain de l'US Open ?

Jo-Wilfried Tsonga : 29 ans, 13e mondial.
Notre avis: 100% de chances d'être sélectionné.

"Jo", c'est le taulier de l'équipe de France. Il est la valeur sûre de cette formation, dans le jeu mais aussi dans le vestiaire. Il perd rarement en Coupe Davis, sur dix-neuf rencontres jouées en simple, il est sorti perdant à seulement trois reprises. Il peut aussi s'il le faut, disputer le double, il en a remporté quatre pour aucune défaite. Comme si cela ne suffisait pas, il a l'habitude de briller à Roland Garros, particulièrement ces deux dernières années durant lesquelles il a rejoint les quarts et les demi-finales. Le Manceau est donc parfaitement capable de dominer Berdych et Stepanek si son corps le laisse tranquille. Il est indispensable et sera de la partie en septembre prochain.

Richard Gasquet : 27 ans, 11e mondial.
Notre avis: 50% de chances d'être sélectionné.

Peu en verve en ce début de saison, Gasquet s'est arrêté au stade des huitièmes de finale à Miami ou encore à Indian Wells. Il reste malgré tout l'un des meilleurs joueurs de l'équipe de France et il serait dommage de s'en passer s'il est en pleine possession de ses moyens. Blessé au dos, il n'avait pas pu participer au quart de finale contre l'Allemagne.
Le temps presse pour le Biterrois, forfait à Madrid et à Rome, il arrivera à Roland Garros sans préparation. Pour convaincre son capitaine, il devra briller non seulement à Wimbledon mais aussi lors de la tournée estivale Américaine. Même s'il possède encore une longueur d'avance sur Gaël Monfils, Gasquet devra se méfier de son ami Parisien, très apprécié par Arnaud Clément.

Gaël Monfils, 27 ans, 23e mondial.
Notre avis: 50% de chances d'être sélectionné.

Une chose est sûre, "La Monf" a marqué des points en quarts de finale. Auteur d'un cinquième match exceptionnel, il a prouvé qu'il serait à l'avenir un candidat crédible à une place de titulaire. Victorieux huit fois pour seulement deux défaites, Monfils sait se surpasser lorsqu'il joue pour son pays. En plus de cela, il retrouve chaque année son tennis lorsqu'il foule la terre battue Parisienne, en 2013, il était venu à bout dans une ambiance survoltée de...Tomas Berdych !
Il est donc à la lutte avec Richard Gasquet pour disputer deux des quatre simples. Le capitaine choisira probablement le plus en forme et le plus régulier des deux joueurs. Seul bémol pour Monfils, son physique qui l'empêche d'enchaîner les matchs comme il le souhaiterait.

Michaël Llodra, 33 ans, 16e mondial en double.
Notre avis: 70% de chances d'être sélectionné.

Écarté contre l'Australie au premier tour, celui qui a disputé 28 doubles (20 victoires, 8 défaites) en Coupe Davis a probablement convaincu Clément lors du tour précédent. Associé à Julien Benneteau alors que les Bleus étaient menés 2-0, il fut le patron sur le court, notamment au service. S'il continue à obtenir de bons résultats, il possèdera de réelles chances d'affronter la redoutable paire Tchèque en septembre.

Julien Benneteau, 32 ans, 48e mondial.
Notre avis: 50% de chances d'être sélectionné.

Quart de finaliste à Indian Wells, le Bressan réalise un bon début de saison mais il n'a pas été à la hauteur en Coupe Davis face à Tobias Kamke. En ce qui concerne le simple, il a probablement laissé passer une belle opportunité et il faudrait une avalanche de blessures pour qu'il soit aligné.
Benneteau a davantage de chances de participer au double, il l'a joué et gagné le mois dernier en réalisant une belle prestation. Sa présence dépendra donc des choix du capitaine qui devra trancher entre Llodra, Tsonga, Mahut, Roger-Vasselin et "Bennet".

Nicolas Mahut, 32 ans, 10e mondial en double.
Édouard Roger-Vasselin, 30 ans, 15e mondial en double.
Notre avis: ils possèdent 15% de chances d'être sélectionnés.

Les deux hommes sont dans une situation assez similaire, ils sont des joueurs expérimentés mais n'ont jamais joué en Coupe Davis. Il serait étonnant de les voir lancés dans le grand bain pour un double face à la paire Berdych-Stepanek, invaincue depuis plus de deux ans. Ils passent donc derrière Llodra, Benneteau et Tsonga dans les petits papiers de Clément. En revanche, il ne serait pas étonnant de voir l'un d'eux tenir le rôle de cinquième homme comme ce fut le cas pour Roger-Vasselin en quarts de finale.

Gilles Simon, 29 ans, 29e mondial.
Notre avis: 15% de chances d'être sélectionné.

"Gilou" semble s'être éloigné de l'équipe de France depuis son simple décisif perdu l'an passé face à Berlocq à Buenos Aires. Sorti au premier tour à Miami, Indian Wells et Monte-Carlo, l'un des seuls joueurs Français à posséder un bilan négatif en coupe Davis (4 victoires, 8 défaites) ne foulera probablement pas le court Philippe Chatrier après l'US Open. Seule une deuxième partie de saison canon pourrait propulser Simon dans la sélection finale. C'est souvent quand nous l'attendons le moins que le natif de Nice est le plus dangereux...

Benoit Paire, 24 ans, 34e mondial et Jérémy Chardy, 27 ans, 49e mondial semblent un peu moins en mesure de remporter une rencontre de cette importance. Ils restent néanmoins à l'affût en cas d'hécatombe.

Du côté Tchèque, la sélection s'annonce beaucoup moins compliquée. Sauf blessures, les "invincibles" Tomas Berdych et Radek Stepanek devraient jouer l'intégralité de la rencontre. Les doubles tenants du titre n'ont pas traîné face au Japon au tour précédent (5-0). Les Bleus sont prévenus, l'équipe dirigée par Jaroslav Navràtil a encore faim...

 Maxime Perriot